Si Isabel, adolescente australienne malentendante de 14 ans, est aujourd’hui épanouie sur le plan social et créatif, cela n’a pas toujours été le cas.
La prise en charge de sa surdité à l’âge de 10 ans a modifié « sa personnalité, et sa confiance en elle », témoigne sa mère. Elle ajoute qu’avant de bénéficier de ses solutions auditives, « elle fatiguait vite socialement et s’isolait dans son monde ».
Isabel parvient désormais à s’exprimer à travers la musique et sur scène : elle joue du piano, écrit des pièces de théâtre et chante dans la chorale de l’école et dans un groupe de rock.
Mais malgré ses talents créatifs et sa personnalité pétillante, la scolarité d’Isabel a été difficile.
« La vie n’est pas toujours facile à l’école. La marginalisation est quotidienne et il est parfois difficile de trouver le courage d’y aller. »
Comment aider son enfant malentendant à ne pas souffrir d’exclusion sociale lors de sa scolarité ?
1. Trouvez ce qui l’enthousiasme
« Si vous avez un enfant en difficulté, identifiez sa force. Soyez ouvert à la découverte, essayez de nombreuses activités et découvrez ce qui l’enthousiasme », conseille la mère d’Isabel.
Pour Isabel, ça a été le piano et plus récemment, les cours de théâtre. « Elle a trouvé une belle tribu en dehors de l’école. Isabel a aussi eu la chance de trouver des professeurs d’art et de langues vivantes motivants qui ont allumé une étincelle chez elle. Elle adore le dessin, la bande dessinée et l’animation. »
2. Préparez-les aux questions de leurs camarades
Les enfants sont curieux et posent des questions à propos de la perte auditive et des appareils auditifs. Anticipez avec votre enfant les questions que leurs camarades pourraient lui poser et aidez-le à y répondre ouvertement. Cette maîtrise du sujet les aidera à être plus clairs et à inspirer confiance à leurs interlocuteurs. Une bonne façon d’intéresser et de dédramatiser la situation.
3. Gérez le blues du dimanche soir
Le moral de votre enfant peut baisser en fin de week-end, à l’idée de reprendre l’école le lundi matin.
N’hésitez pas à divertir votre enfant, l’emmener se promener, faire une activité sportive en famille, cuisiner ou encore regarder un film dans un cadre rassurant et bienveillant.
De manière générale, la douceur de votre foyer lui apportera réconfort et soutien pour les moments à venir qui peuvent être plus angoissants.
4. Trouvez un coach pour les activités extrascolaires
Pour les activités dans lesquelles votre enfant manque de confiance, trouvez une personne extérieure à la famille pour le soutenir. Afin d’aider Isabel à développer sa coordination et sa forme physique, ses parents lui ont trouvé un entraîneur.
Un intervenant extérieur à la famille peut permettre un lâcher-prise et insuffler à votre enfant le courage suffisant pour essayer de nouveaux sports.
« Isabel est désormais plus en forme, plus forte et a davantage confiance en elle. » dévoile sa maman, qui désespérait de lui donner goût aux activités sportives.
5. Repoussez les limites pour normaliser la perte auditive
« Nous avons toujours voulu qu’Isabel essaie tout et n’utilise pas sa perte auditive comme excuse ».
Proposez à votre enfant des activités que vous proposeriez à n’importe quel enfant et faites-lui sentir que malgré sa déficience auditive, il ou elle peut être capable de se dépasser. Cela demandera probablement plus d’efforts, mais surmonter ses appréhensions, se lancer des défis, lui donnera davantage confiance en ses capacités.
6. Envisagez l’adoption d’un animal domestique
« Nous avons adopté un chien nommé Honey au moment de l’opération d’Isabel. Lui et Isabel sont inséparables et ont un lien incroyable », dit la mère.
S’occuper d’un animal domestique et se sentir aimé inconditionnellement par un fidèle compagnon s’avère être un très bon soutien pour les enfants qui ont tendance à se sentir seuls à cause de leur surdité. Si vous le pouvez, tentez l’expérience !
7. Impliquez les frères et sœurs
Ruby, la soeur d’Isabel âgée de 16 ans, a joué un rôle essentiel pour l’aider à prendre conscience des signes sociaux importants pour les adolescents.
Avoir un frère ou une sœur ainée qui ouvre la voie, transmet à son petit frère ou à sa petite sœur les codes d’intégration sociale si importants à ces âges charnière, et qui guette dans un coin de la cour de récréation que tout va bien sont autant d’éléments qui peuvent apporter du réconfort et de la confiance en soi.
« La vie peut être difficile pour tous les adolescents et en tant que parents, nous essayons de les aider à traverser ces années, mais au final, les enfants doivent le faire eux-mêmes. Nous avons toujours essayé d’écouter Isabel, d’entendre ses idées et ses histoires, de discuter de ses inquiétudes et des manières de rester positif.
Encouragez-les à se lever et à foncer. Nourrissez leur résilience intérieure. Isabel possède désormais la capacité, la concentration et l’estime de soi pour aller où elle veut dans la vie.
Nous avons aussi beaucoup de chance qu’Isabel ait un optimisme et une envie de vivre à toute épreuve. Et c’est souvent elle qui nous montre la voie ! »
