Je m’appelle Jessica et je porte un système Nucleus 6® depuis février 2015.
Lorsque je suis soudainement devenu sourde à l’âge de 27 ans, en 1995, je n’ai pas compris ce qui se passait. Je me suis réveillée la nuit, je suis allée aux toilettes et j’ai chancelé un peu. Je n’ai pas non plus réalisé tout de suite qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas avec mon ouïe. Le lendemain matin, je suis allée chez le médecin traitant, qui m’a dirigée vers un spécialiste en ORL. Mais il faut toujours un certain temps avant que le rendez-vous n’ait réellement lieu. Quelques semaines plus tard, mon audition a été testée, et il est apparu que j’entendais effectivement moins bien à droite. Pour la première fois, j’ai également été confrontée à des acouphènes. Après une hospitalisation d’une semaine pendant laquelle on m’a fait des prises de sang, sans résultat d’ailleurs, le verdict est tombé : “il faut apprendre à vivre avec”.
Bien que cela soit plus facile à dire qu’à faire, vous apprenez toutefois à vivre avec. J’ai aussi eu alors un appareil auditif. Un appareil Cross, mais en 1995, c’était sans Bluetooth et donc avec un (petit) câble d’alimentation, que je pouvais porter sous mes cheveux. Le son de droite arrivait par la gauche. Je trouvais cela horrible. Finalement, il a atterri quelque part au fond d’un placard.
Double malchance
En 2014, le sort m’a frappée une deuxième fois. La nuit, encore une fois. Je me suis réveillée et suis allée aux toilettes. Encore un peu étourdie, mais je me sentais plutôt groggy. Lorsque j’ai tiré la chasse, je n’ai pas entendu l’eau couler. Non, pas encore une fois. Rien. C’était le silence, le silence complet. Sauf pour les acouphènes. Je suis retournée me coucher et j’ai commencé à pleurer. Mon ami s’est réveillé et a commencé à me parler. Mais je n’entendais rien. Il a allumé la lumière et je le voyais me parler, mais je ne l’entendais pas. De quoi écrire et du papier : « appeler le docteur ? ». Oui, ai-je acquiescé. Cette nuit-là, j’ai immédiatement reçu un traitement à la prednisone et, le lendemain matin, j’avais rendez-vous avec un médecin ORL. Après l’examen, le verdict est tombé. Il ne me restait plus que 10 % d’audition résiduelle. Mon monde s’est effondré. Le lendemain, heureusement, j’allais à l’Institut d’audiologie. J’ai bénéficié d’un accompagnement social. Peut-être que grâce à la prednisone, je pourrais éventuellement entendre encore quelque chose avec un appareil auditif. Heureusement, avec quelques adaptations, j’ai pu reprendre mon travail.
Un pari
Heureusement, l’audiologue de l’Institut d’audiologie avait l’expérience des IC. Auparavant, il travaillait pour l’équipe IC à Eindhoven et sa femme portait un IC.
J’ai donc fais la route vers l’UMC Utrecht. Et finalement, j’ai eu le feu vert pour un IC. J’ai été opérée le vendredi 13 février 2015. Contre l’avis de l’audiologue, j’ai opté pour le placement de l’IC sur mon oreille sourde depuis 20 ans, à droite. Une sorte de pari. Mais ça a marché. L’IC a été activé pour la première fois le 16 mars 2015. Au début, je n’entendais que quelques grincements, puis de plus en plus fort. Une semaine plus tard, lors de la deuxième intervention, les électrodes ont été remises en place et l’orthophoniste a constaté que je pouvais encore entendre de mon oreille sourde.
J’ ‘entends’ de nouveau
Je ne regrette pas mon IC. Bien sûr, j’entends maintenant les sons de façon différente par rapport à avant. Mais j’entends de nouveau. Pas tout, mais grâce à mon IC, j’ai pu garder mon travail. Jusqu’en octobre 2018. La société pour laquelle je travaillais a été rachetée par une autre société et j’ai été licenciée. Je dois trouver un nouveau travail. Je pense que ça va être un sacré défi. Aujourd’hui, je ne remarque même plus que je porte un IC. Seulement quand il grince, car alors je dois remplacer la batterie. Et lorsque je le mets le matin et que je le retire le soir. Bien sûr, il y a des moments où je suis triste de tout ce qui m’est arrivé. Mais cela m’a aussi beaucoup apporté, y compris un groupe d’amis chaleureux composé d’autres utilisateurs d’IC et la famille Cochlear.